Increased ability of some seed producers to share experiences and technical and economic data (cooperation)
Level of collaborationMélanie Laumain
FabLim
2022-11-07
Data collection
**Partage d’expériences et de données entre producteurs (Niveau de collaboration).**
**Indicateur de résultat **: la capacité de certains producteurs à partager des retours d’expérience et des données techniques et économiques est renforcée (coopération).
**Context**
Le deuxième objectif stratégique du projet SUDOE Fleurs locales vise à structurer l’offre de semences sauvages locales à une échelle régionale (Occitanie) pour soutenir les dynamiques de restauration écologique du territoire. Or, deux contraintes majeures existent. D’une part, la multiplication de semences est une activité difficile qui nécessite des producteurs formés et techniquement capables d’assurer cette tâche. D’autre part, l’intérêt pour les plantes locales étant assez récent, l’itinéraire technique de certaines espèces locales est peu connu. Or, il est essentiel de pouvoir maîtriser le cycle de développement d’une plante, ceci, dans les conditions pédoclimatiques où elle est produite. Pour de futures organisations territoriales basées sur le végétal local, l’enjeu majeur réside donc dans leur capacité à avoir des producteurs techniquement qualifiés. Dans ce sens, le projet SUDOE développe un partenariat avec des agriculteurs attachés à s’inscrire dans la production de semences locales. Des événements leur permettant de partager leurs expériences et leurs références techniques et économiques sont proposés. Les journées d’échange et de formation des 22 et 23 février 2023 en sont une illustration. Situées respectivement à Fabrègues dans l’Hérault puis à Pompignan dans le Gard, les matinées étaient consacrées aux producteur.rice.s engagé.e.s dans les travaux de multiplication des semencesl locales, et les après-midi étaient ouvertes à un public plus large, possiblement utilisateur de semences herbacées méditerranéennes en Végétal Local. Ces journées étaient l'occasion de créer de l’échange entre les participant.e.s, notamment entre les producteur.rice.s engagé.e.s et Semence Nature, le prestataire chargé de former et d’animer le collectif. 26 espèces herbacées retenues par le projet SUDOE, constituent le pool initial de semences à multiplier. Conditionnées selon un dispositif en mini-mottes*, elles sont ensuite transférées chez les agriculteurs multiplicateurs au cours de la fin d’hiver-début printemps 2023. Ces journées ont marqué les premières sessions de plantations de mini-mottes sur des parcelles. Au travers de présentations, d’échanges et d'observations, les participants ont pu recueillir des enseignements relatifs à la conception et à l’implantation des mini-mottes. En parallèle, les agriculteurs recevaient une fiche technique reprenant les grandes caractéristiques botaniques et techniques de chaque espèce étudiée.
Data collection
Afin de déterminer si le projet SUDOE Fleurs Locales renforce la capacité des producteurs à partager leurs retours d’expérience, nous proposons la méthode de l’évaluation qualitative établie sur le témoignage de producteurs présents durant les journées d’échanges et de formation des 22 et 23 février 2023.
- Qualitative survey
- Other
The Results
The results
Durant ces journées de formation, les producteur.rice.s ont tous.tes exprimé vouloir créer un réseau d’échange et de partage autour des expérimentations de multiplication et plus largement, autour de la production de semences herbacées en Végétal Local. Ils en expliquent les raisons: “rencontrer des personnes motivées par ce projet de restauration de la biodiversité”, “échanger et faire de belles rencontres”, “rencontrer des gens dans une même démarche intellectuelle”. Ces temps de rencontre et d’échanges apparaissent ainsi très bénéfiques, tant par la rencontre humaine que par les projets susceptibles de naître. En permettant aux agriculteurs de confronter leurs idées sur des sujets tels que “les espèces spontanées ou les essais biodiversité”, ces journées d’échange peuvent faire émerger de nouveaux projets complémentaires et bénéfiques à la restauration de la biodiversité comme par exemple, un “projet de pépinière de plants ligneux ou herbacés…”.
Dans l’idée de perdurer et de consolider les échanges, les agriculteurs participants ont imaginé des dispositifs favorisant l’apport de connaissances. Notamment, ils encouragent la poursuite de temps d’échanges collectifs et évoquent notamment des moments d’interconnaissance concernant les « résultats qu’ils obtiendront chacun ». En effet, ils estiment « enrichissant et agréable de se retrouver ensemble dans une même démarche intellectuelle ”, (Michel Bataille, viticulteur). Force de propositions, les producteurs sont aussi autonomes. Cette capacité à l’autonomie s’illustre par l’évocation de projets, parmi lesquels la création de conversations partagées via application mobile pour pouvoir échanger des observations et des questionnements ou encore la mise en place d’un réseau des producteurs-multiplicateurs : “on a rencontré plein de personnes intéressantes, il ne faut pas que ça s’arrête là”, (Christophe Bernier, écologue et producteur). D’autres journées d’échange jalonneront le cycle de développement des semences en cours d’expérimentation, avec comme objectif de visiter toutes les exploitations impliquées. Reposant sur les thèmes de « la floraison, étape clé dans la multiplication des semences », et « des légumineuses locales considérées comme étant une culture compagne bénéfique dans un système de production végétale », (Victor Basly, chargé de mission filière pour Semence Nature), une prochaine session aura lieu en avril.
Enfin, si ces temps d’échanges sont constructifs et permettent aux agriculteurs partenaires du projet SUDOE de renforcer leur coopération, ils sont aussi très intéressants dans la mesure où l’ouverture à tout public peut créer de nouvelles formes de contribution. Parmi ces contributions, ont été évoqués le souhait “d’effectuer des plants destinés aux collectivités, ceci dans l’objectif de diversifier le modèle économique de mon exploitation”, (Damien Fourviel, ancien chef de restaurant et nouvel agriculteur installé au sein de la coopérative Terracoopa), la possibilité de “mettre à disposition du terrain pour la production de semences sauvages”, (Sylvain Gouttebroze, chargé d’étude maîtrise de la végétation et biodiversité pour SNCF Réseau), ou encore la recherche d’agriculteurs pour multiplier des semences. Cette troisième forme de contribution s’explique par la présence de l’entreprise Phytosem, semencier présent sur le territoire Alpin (Gap), qui est "toujours en recherche de partenaires pour la multiplication", (Alexandre Mercier, chargé de mission Phytosem). Ainsi, ce temps d’échanges permet de mettre en relation une demande territoriale existante avec une offre héraultaise et gardoise en cours de professionnalisation et souhaitant s’investir. Les bénéfices sont donc multiples, tant pour l’amont que l’aval de la filière. Nous ne pouvons qu’apprécier cette perspective créatrice de débouchés permettant à des agriculteurs de renforcer le modèle économique de leur entreprise. Aux deux semenciers présents, basés sur deux territoires proches par leur situation d'altitude mais en revanche éloignés par leur position géographique (Hautes-Alpes et Pyrénées Orientales), ces journées leur offrent l’opportunité d’un partage de connaissances et l’occasion d’enrichir ainsi la formation proposée aux agriculteurs partenaires du projet SUDOE.
*la mini-motte étant un cube de terreau compressé dans lequel est placée une graine.
Durant ces journées de formation, les producteur.rice.s ont tous.tes exprimé vouloir créer un réseau d’échange et de partage autour des expérimentations de multiplication et plus largement, autour de la production de semences herbacées en Végétal Local. Ils en expliquent les raisons: “rencontrer des personnes motivées par ce projet de restauration de la biodiversité”, “échanger et faire de belles rencontres”, “rencontrer des gens dans une même démarche intellectuelle”. Ces temps de rencontre et d’échanges apparaissent ainsi très bénéfiques, tant par la rencontre humaine que par les projets susceptibles de naître. En permettant aux agriculteurs de confronter leurs idées sur des sujets tels que “les espèces spontanées ou les essais biodiversité”, ces journées d’échange peuvent faire émerger de nouveaux projets complémentaires et bénéfiques à la restauration de la biodiversité comme par exemple, un “projet de pépinière de plants ligneux ou herbacés…”.
Dans l’idée de perdurer et de consolider les échanges, les agriculteurs participants ont imaginé des dispositifs favorisant l’apport de connaissances. Notamment, ils encouragent la poursuite de temps d’échanges collectifs et évoquent notamment des moments d’interconnaissance concernant les « résultats qu’ils obtiendront chacun ». En effet, ils estiment « enrichissant et agréable de se retrouver ensemble dans une même démarche intellectuelle ”, (Michel Bataille, viticulteur). Force de propositions, les producteurs sont aussi autonomes. Cette capacité à l’autonomie s’illustre par l’évocation de projets, parmi lesquels la création de conversations partagées via application mobile pour pouvoir échanger des observations et des questionnements ou encore la mise en place d’un réseau des producteurs-multiplicateurs : “on a rencontré plein de personnes intéressantes, il ne faut pas que ça s’arrête là”, (Christophe Bernier, écologue et producteur). D’autres journées d’échange jalonneront le cycle de développement des semences en cours d’expérimentation, avec comme objectif de visiter toutes les exploitations impliquées. Reposant sur les thèmes de « la floraison, étape clé dans la multiplication des semences », et « des légumineuses locales considérées comme étant une culture compagne bénéfique dans un système de production végétale », (Victor Basly, chargé de mission filière pour Semence Nature), une prochaine session aura lieu en avril.
Enfin, si ces temps d’échanges sont constructifs et permettent aux agriculteurs partenaires du projet SUDOE de renforcer leur coopération, ils sont aussi très intéressants dans la mesure où l’ouverture à tout public peut créer de nouvelles formes de contribution. Parmi ces contributions, ont été évoqués le souhait “d’effectuer des plants destinés aux collectivités, ceci dans l’objectif de diversifier le modèle économique de mon exploitation”, (Damien Fourviel, ancien chef de restaurant et nouvel agriculteur installé au sein de la coopérative Terracoopa), la possibilité de “mettre à disposition du terrain pour la production de semences sauvages”, (Sylvain Gouttebroze, chargé d’étude maîtrise de la végétation et biodiversité pour SNCF Réseau), ou encore la recherche d’agriculteurs pour multiplier des semences. Cette troisième forme de contribution s’explique par la présence de l’entreprise Phytosem, semencier présent sur le territoire Alpin (Gap), qui est "toujours en recherche de partenaires pour la multiplication", (Alexandre Mercier, chargé de mission Phytosem). Ainsi, ce temps d’échanges permet de mettre en relation une demande territoriale existante avec une offre héraultaise et gardoise en cours de professionnalisation et souhaitant s’investir. Les bénéfices sont donc multiples, tant pour l’amont que l’aval de la filière. Nous ne pouvons qu’apprécier cette perspective créatrice de débouchés permettant à des agriculteurs de renforcer le modèle économique de leur entreprise. Aux deux semenciers présents, basés sur deux territoires proches par leur situation d'altitude mais en revanche éloignés par leur position géographique (Hautes-Alpes et Pyrénées Orientales), ces journées leur offrent l’opportunité d’un partage de connaissances et l’occasion d’enrichir ainsi la formation proposée aux agriculteurs partenaires du projet SUDOE.
*la mini-motte étant un cube de terreau compressé dans lequel est placée une graine.