Région et filière Végétal local: un double rôle
Entretien avec Céline Bernard-Garde (région Grand Est)
Historique
Céline Bernard-Gardes, co-référente de la SCIC Végétal Nord Est pour la région Grand Est, nous explique le processus ayant conduit à la création de cette structure et le rôle du Conseil Régional dans la viabilisation de la filière ligneux en “végétal local” sur ce territoire.
L’idée de structurer la production de ligneux sous label végétal local dans la région Alsace a été lancée en 2013 par Haie Vive d’Alsace, avant le regroupement administratif des régions. Depuis la création de la région Grand Est, le soutien de cette dernière à la filière “végétal local” est double : d’un côté inciter à l’utilisation de végétaux locaux via différents programmes et de l’autre soutenir la production.
L’idée de structurer la production de ligneux sous label végétal local dans la région Alsace a été lancée en 2013 par Haie Vive d’Alsace, avant le regroupement administratif des régions. Depuis la création de la région Grand Est, le soutien de cette dernière à la filière “végétal local” est double : d’un côté inciter à l’utilisation de végétaux locaux via différents programmes et de l’autre soutenir la production.
Inciter à l’utilisation de végétaux locaux
Concernant l’incitation à l’utilisation de végétaux locaux, les leviers de la région sont nombreux. D’ailleurs, la région Grand Est s’est rapprochée de Haie Vive d’Alsace via l’appel à projets trames vertes et bleues en 2016-2017. Ces appels à projets s’inscrivent dans la stratégie régionale de la biodiversité qui prévoyait, avant l’arrivée du plan France Relance “plantons des haies” (également coordonné par la Région), de planter 1000 km de haies en région Grand Est entre 2020 et 2027 (un peu plus de 600 km ont été plantés jusqu’à aujourd’hui). Cette stratégie régionale a été pensée en concertation avec tous les acteurs concernés, ce qui a permis d’établir des objectifs atteignables et désirables. Par ailleurs, la Région encadre les appels à projets pour les trames vertes et bleues (deux fois par an), des projets au long court (Life Biodiv Est) et accompagne différents programmes et dispositifs comme les appels à projets citoyens : autant de projets qui devraient soutenir la demande de végétal local.
La stratégie régionale pour la biodiversité : un levier pour la filière “végétal local”
Conduite en concertation avec tous les acteurs concernés, la stratégie régionale de la biodiversité Grand Est (2020-2027) se décline en 36 propositions réparties en 6 axes. Le volet “reconquérir les milieux dégradés” implique, entre autres, la renaturation de 3200 km de cours d’eau, la restauration de 2000 ha de zone humide, l’augmentation de 10% des prairies sur les surfaces à enjeux, etc. Le volet “améliorer l’efficacité et la cohérence des politiques publiques” prévoit une empreinte biodiversité neutre. Le volet “limiter les pressions”, quant à lui, spécifie clairement la structuration d’une filière “végétal local” pour garantir l’approvisionnement de tous les chantiers de plantation de la région : plants forestiers, prairies, plantes aquatiques.
Sources: plaquette de présentation de la stratégie régionale pour la biodiversité Grand Est
Structurer la filière de production de végétaux locaux
La région ne s’est pas contentée de fixer des objectifs ambitieux et d’inciter à l’utilisation de végétaux locaux (principalement des ligneux jusqu’à présent) via ses appels à projets biodiversité. Elle a clairement indiqué, dans sa stratégie, la nécessité de structurer une filière “végétal local” (voir encadré). Ainsi, la région Grand Est est devenue membre institutionnel de la SCIC Végétal Nord Est, dont l’objectif est précisément de structurer l’offre de végétaux locaux sur tout le territoire.
La Région participe au capital à hauteur de 4800 euros dans la SCIC (le montant ne peut pas dépasser 33% du capital total). Céline Bernard-Garde précise que ce montant est symbolique et que le véritable intérêt de leur présence dans la SCIC est de donner de la visibilité à cette dernière et de rendre automatique le choix du végétal local sur les projets en lien avec la reconquête de la biodiversité. Cette participation au capital n’empêche d’ailleurs pas d’autres subventions.
Entre parenthèses, tous les acteurs qui le souhaitaient n’ont pas pu rejoindre la SCIC. C’est le cas de la DREAL, de l’OFB et de tous les établissements publics (lycée agricole, etc.) qui n’ont légalement pas la possibilité d’intégrer une société coopérative d’intérêt collectif.
La Région participe au capital à hauteur de 4800 euros dans la SCIC (le montant ne peut pas dépasser 33% du capital total). Céline Bernard-Garde précise que ce montant est symbolique et que le véritable intérêt de leur présence dans la SCIC est de donner de la visibilité à cette dernière et de rendre automatique le choix du végétal local sur les projets en lien avec la reconquête de la biodiversité. Cette participation au capital n’empêche d’ailleurs pas d’autres subventions.
Entre parenthèses, tous les acteurs qui le souhaitaient n’ont pas pu rejoindre la SCIC. C’est le cas de la DREAL, de l’OFB et de tous les établissements publics (lycée agricole, etc.) qui n’ont légalement pas la possibilité d’intégrer une société coopérative d’intérêt collectif.
Perspectives pour le végétal local en région Grand Est
La SCIC Végétal Nord Est répond actuellement à un besoin spécifique : la plantation de haies champêtres pour les agriculteurs et les associations de protection de l’environnement. La région est très impliquée dans la plantation de haies puisque des objectifs précis sont inscrits dans sa stratégie sur la biodiversité. Mais l’enjeu du végétal local ne s’arrête pas là puisqu’il y a également un gros besoin en végétaux pour les projets de “nature en ville”, et pour la restauration ou le maintien des prairies permanentes de la région.
La surface des prairies de la région Grand Est régresse. Le projet Life biodiv Est devrait être un levier pour l’ensemble des projets liés à la restauration de la biodiversité. Il intègre 16 organismes partenaires sur 10 ans avec une enveloppe de 26 millions d’euros.
Les projets FEDER (fonds européen pour le développement régional) - qui co-financent notamment les trames vertes et bleues - et FEADER sont également de vrais leviers pour la filière. Concernant les appels à projets “Trames Vertes et Bleues”, la région Grand Est propose deux dates de dépôts par an et dispose d’un budget de 3,5 millions d’euros pour les 3 prochaines années.
Céline Bernard-Gardes explique que les financements publics sont de vrais appels d’air pour le développement d’une filière mais qu’ils doivent être pensés en concertation avec tous les acteurs concernés. La stratégie régionale de la biodiversité et la volonté de rendre, à terme, obligatoire l’utilisation de végétaux locaux pour les projets portés par la Région, devrait assurer les conditions de viabilité de la filière.
La surface des prairies de la région Grand Est régresse. Le projet Life biodiv Est devrait être un levier pour l’ensemble des projets liés à la restauration de la biodiversité. Il intègre 16 organismes partenaires sur 10 ans avec une enveloppe de 26 millions d’euros.
Les projets FEDER (fonds européen pour le développement régional) - qui co-financent notamment les trames vertes et bleues - et FEADER sont également de vrais leviers pour la filière. Concernant les appels à projets “Trames Vertes et Bleues”, la région Grand Est propose deux dates de dépôts par an et dispose d’un budget de 3,5 millions d’euros pour les 3 prochaines années.
Céline Bernard-Gardes explique que les financements publics sont de vrais appels d’air pour le développement d’une filière mais qu’ils doivent être pensés en concertation avec tous les acteurs concernés. La stratégie régionale de la biodiversité et la volonté de rendre, à terme, obligatoire l’utilisation de végétaux locaux pour les projets portés par la Région, devrait assurer les conditions de viabilité de la filière.