Portrait de 7 agriculteurs multiplicateurs de semences herbacées sous label AB et Végétal Local dans l’Hérault et le Gard


Pour rappel, FAB’LIM a sélectionné, avec l’appui du prestataire Semence Nature, 7 agriculteurs bio de l’Hérault et du Gard, pour la mise en culture de 26 espèces d’intérêt pour la restauration écologique des milieux méditerranéens.

Le 16 et 17 décembre 2022, Victor Basly de Semence Nature est allé à la rencontre de ces 7 producteurs , afin de faire connaissance, de découvrir leurs parcelles et d’échanger sur les espèces à mettre en culture selon leurs envies, les surfaces et le matériel disponibles et l’irrigation.

Pourquoi était-ce important pour toi de rencontrer les futur.e.s multiplicateur.rice.s ?
C’est relativement important. Premièrement, les agriculteurs et agricultrices s’engagent dans une dynamique de projet qui sort du commun et sort de leur normalité et de ce qu’ils et elles ont l’habitude de produire. C’était important pour moi d’aller les rassurer et de rencontrer ces personnes pour leur parler du projet et de ce type de production de fleurs locales. Ils et elles sont tou.te.s hyper curieux.se.s et volontaires, on sait que ça va être agréable d’échanger par la suite. C’est plus personnel qu’un appel téléphonique.

Tu penses qu’il était nécessaire de les rassurer quant à la production de semences herbacées d’intérêt botanique ?
Aujourd’hui, dans le monde agricole, on peut porter un regard étrange sur les fleurs agricoles. Nous, notre rôle c’est d’aller les rencontrer, discuter, et montrer que c’est une production agricole, avec un vrai itinéraire technique, qui demande d’avoir un certain matériel et un besoin en irrigation. Également, d’aller sur le terrain, m’a permis de voir avec eux ce qui est faisable en fonction des surfaces et du matériel de chacun. Cette visite a autant un aspect technique qu’humain.

Le contact avec les agriculteur.rice.s est important en amont de la plantation ?
Mon but, c’est de ne pas jouer au livreur de plants. Je préfère arriver en connaissant déjà le terrain, le cadre et l'environnement. Ça permet aussi d'aiguiller les agriculteurs et agricultrices et de renforcer la qualité de l’accompagnement : “Au vu de ce que vous souhaitez sur votre parcelle, on va faire de telle ou telle façon”. Quand on s’est parlé au téléphone, certaines choses sont difficiles à cerner. Venir sur place m’a permis de me rendre compte de la taille, des dimensionnements et des réalités de chacun qui ne sont pas visibles par mail ou au téléphone. J’ai pu affiner l’appel téléphonique et me rendre compte de leur motivation.

Présentation des futur.e.s multiplicateur.rice.s

Cécile Defèche et Yoachim Gruzelle de l’entreprise Arcadie dont l’une des parcelles se trouve à Saint Etienne de l’Olm (30360) sont intéressés depuis toujours par la production de fleurs sauvages. Yoachim a une expérience de production de plantes médicinales sauvages sous serre et est entré à Arcadie par ce biais là. Cécile et Yoachim souhaitent diversifier la production et sensibiliser à l'intérêt des semences locales pour la protection de la biodiversité.

Armelle Dongois (Saint Dionisy, 30 980) lance sa pépinière et souhaite s’essayer à la plantation de 2 espèces vivaces et 2 espèces annuelles pour pratiquer des conduites différentes. Elle a déjà une expérience dans la multiplication de semences de fleurs et d’espèces potagères et souhaite se diversifier.

Guillaume Duez (Lansargues, 34130) est producteur de melons. Sa salariée, Morgane Stockar, est responsable de culture dans l’entreprise et sera l’interlocutrice principale dans le cadre du projet de multiplication. Ils avaient déjà l’habitude de semer des fleurs sauvages sur leurs rangs de melons, pour attirer les auxiliaires de culture et protéger les melons. Ils souhaitent se diversifier, et pourquoi ne pas rajouter un atelier et avoir quelques graines et semences à multiplier sur les rangs de melons. La culture est sous bâches, et les plants bénéficieront de l’irrigation des melons. Les conditions seront donc optimales pour la multiplication.

David Lashley est chef de culture au sein de Jardin de Cocagne : une association d’insertion en production de légumes bio et d’aromates basée à l’agroécolopôle de Mirabeau. Il dirige une équiped’environ 25 personnes. Beaucoup de profils au sein de l'association sont passionnés par la production de fleurs. Il dispose d’une grande serre et de beaucoup de matériel. Il accueille par ailleurs l’un des 5 sites expérimentaux du projet sur lequel 16 placettes ont été semées avec des espèces méditerranéennes sauvages.

Christophe Bernier (Pompignan, 30170) est botaniste et écologue. Il est chef d’exploitation depuis septembre. Il multiplie déjà quelques espèces de semences herbacées et est intéressé pour multiplier des espèces présentes dans la liste établie par le CEN Occitanie. Le principal moteur est de planter des fleurs qui soient adaptées à ses sols.

Sébastien Blayac (Saint-Pons-de-Mauchiens, 34230) produit des olives, des grenades et des lavandes. Il travaille dans une logique agroforestière et agroécologique avec le souci d’accueillir un maximum de biodiversité sur son exploitation). Il est notamment accompagné par la LPO et le CEN Occitanie. Il s'intéresse à la botanique et se forme sur les plantes bioindicatrices. Il souhaiterait mettre en place des corridors écologiques de fleurs sauvages sous ses oliviers pour multiplier les habitats pour la biodiversité.

Michel Bataille (Lespignan, 34710) est vigneron, ayant participé au programme biodivEAU en 2022, ce qui illustre son engagement pour la valorisation de la biodiversité sur son exploitation. Il fait actuellement des essais de plantation de petite luzerne sur ses interrangs, et s'intéresse aux espèces qui poussent spontanément. Il souhaiterait se constituer un pool de semences locales pour réaliser des expérimentations d’enherbement sur ses interrangs.


Photos
© Victor Basly